Securité et autonomie : le pari gagnant de DIES
La coopérative d’emploi DIES offre un parcours global aux personnes qui souhaitent entreprendre, en minimisant les risques.
Dies, c’est quoi ?
Fondée en 2005, DIES (Dimension Économie Solidaire) est une coopérative d’emploi à finalité sociale. Elle a été créée pour répondre aux difficultés rencontrées par de nombreux entrepreneurs, trouvant le statut d’indépendant trop isolé, peu sécurisant et compliqué. Elle accueille aujourd’hui 150 entrepreneurs en Wallonie et à Bruxelles. 110 d’entre eux sont membres de DIES Bruxelles, dont 60% de femmes et 75% d’entrepreneurs salariés.
Comment ça fonctionne ?
« Entreprise mutualisée », DIES propose à l’entrepreneur une solution innovante pour pérenniser son activité, dans un cadre coopératif et solidaire. Chaque « entrepreneurs-coopérateur » ne devient pas indépendant mais occupe un département de DIES : il gère son activité de manière autonome, tout en étant salarié. Concrètement, il utilise le numéro d’entreprise de la coopérative et facture via la structure. Après avoir payé toutes les charges, DIES lui verse un salaire net, basé sur son chiffre d’affaires.
Ce système permet d’allier les avantages de l’entrepreneuriat à ceux du salariat : « L’une des volontés de DIES, explique Jean-Olivier Collinet, gérant de JobYourself et DIES Bruxelles, est d’offrir aux entrepreneurs le meilleur des deux mondes : une autonomie et une sécurisation. Quand on se sent sécurisé, on est plus productif, on peut se libérer dans son talent. »
DIES prend en charge toute la partie administrative et comptable attachée au statut d’indépendant et permet ainsi aux entrepreneurs de se consacrer pleinement à leur cœur de métier. Adrien Barthélémy, graphiste indépendant, en témoigne : « DIES m’a apporté de la quiétude. Avant, j’avais toujours cette épée de Damoclès de la compta au-dessus de la tête. En prenant en charge cet aspect, DIES m’a permis de me concentrer sur mon projet et sur la recherche de clients. »
Comment DIES est-elle rémunérée ?
La coopérative prélève 8% de la marge brute de ses entrepreneurs, c’est-à-dire de leur chiffre d’affaires moins les approvisionnements et les sous-traitances. Un petit nombre d’entrepreneurs a choisi de prendre le statut d’indépendant, tout en restant dans la structure DIES. L’entrepreneur est alors inscrit comme « indépendant associé » et reçoit chaque mois des émoluments, dont le montant varie en fonction de ce qu’il a facturé.
Principaux avantages
Sécurité et flexibilité : DIES offre avant tout un CADRE, qui est à la fois sécurisant et souple. Les entrepreneurs salariés, par exemple, peuvent être engagés sous tous types de contrats (CDD, CDI, temps plein, temps partiel…). Ils peuvent aussi passer d’un statut à l’autre (salarié ou indépendant, à titre principal ou complémentaire), en fonction de l’évolution de leur situation.
Équipe : Les entrepreneurs sont soutenus par une équipe entière : l’équipe de DIES se réunit régulièrement pour évaluer la situation de ses entrepreneurs et se rend disponible, à la demande : « On connait leur type d’activité, de frais, leurs clients…, précise Anthony Houssa, coordinateur DIES Bruxelles, on peut donc répondre rapidement à leurs questions, inquiétudes et désirs d’évolution… »
Solidarité : DIES est une coopérative à finalité sociale. Pas question ici de redistribuer des dividendes à un quelconque actionnaire : les 8% prélevés par DIES sur la marge brute des entrepreneurs sont affectés uniquement au fonctionnement de la coopérative. « Aujourd’hui, précise Jean-Olivier Collinet, DIES-Bruxelles compte 110 entrepreneurs. Quand il y en a un qui va moins bien, les autres le soutiennent. » La mutualisation des ressources – financières, professionnelles et humaines – crée une communauté solidaire. Julie Loriaux, architecte et entrepreneure dans le bâtiment est ravie d’en faire partie : « Les risques sont maîtrisés. Quand il y a un souci, on réfléchit à plusieurs… Les expériences de chacun sont cumulées, mutualisées et du coup, on optimise ensemble le système. »
Gouvernance : DIES appartient aux entrepreneurs. Après six mois d’ancienneté, ceux-ci deviennent coopérateurs et peuvent dès lors utiliser le numéro d’entreprise de DIES. Les entrepreneurs salariés sont alors « associés », selon le principe « une part, une voix ». Représentés au sein du CA de la coopérative, ils participent pleinement à sa gouvernance.
DIES répond à une mutation de société
En 2018, 734.170 Belges étaient repris sous le statut d’indépendant à titre principal. C’est 11.229 personnes de plus que l’année précédente (rapport de l’INASTI). En revanche, les complexités administratives et fiscales plombent le travail des indépendants. Découragés ou démunis face à la quantité de paperasses, un nombre croissant d’entre eux jettent l’éponge. En 2019, on compte près de 11.000 faillites, c’est 8% de plus qu’en 2018. Le soutien administratif, la communauté et l’accompagnement de DiES permettent la création d’entreprises pérennes et diminuent les risques de faillite.
Autre approche innovante : des entrepreneurs aux activités très différentes s’intègrent, au sein d’une même structure. Ici, la hiérarchie de valeurs entre « activités intellectuelles et manuelles » s’estompe : communicants, électriciens, thérapeutes, jardiniers, consultants, stylistes, designers, tatoueurs… se côtoient, dans un esprit d’égalité et de réseau.
JobYourself et DIES : un continuum
Œuvrant depuis plus de 10 ans pour rendre l’entrepreneuriat accessible à tous, la coopérative d’emploi de DIES et la coopérative d’activité de JobYourself unissent leurs expertises. La coopérative d’activités JobYourself offre un accompagnement pour préparer et tester son projet pendant 18 mois, tout en conservant ses allocations sociales (de chômage, par exemple). Un test sur le marché, qui permet aux candidats-entrepreneurs de vérifier la viabilité économique de leur activité, pour décider ensuite s’il est pertinent de se lancer.
Après cette période de gestation, il est rassurant pour l’entrepreneur de « sortir du cocon », tout en s’appuyant sur un cadre similaire, offrant les mêmes facilités d’accompagnement et de réseautage.
En renforçant leur collaboration, les deux structures ouvrent une voie sécurisée, pour développer sereinement une entreprise sur le long terme.
Valérie Decruyenaere
Chargée du projet 7 Jours Santé
Une aide pour faire face à la crise du coronavirus
Face aux mesures de confinement, la communauté DIES est solidaire de ses membres, qu’ils soient salariés ou indépendants. Chaque entrepreneur est aidé dans ses démarches de demande de chômage temporaire et chômage pour force majeure. DIES se bat aujourd’hui pour que les difficultés spécifiques d’entrepreneurs en coopérative soient traitées de la même façon que celles d’entrepreneurs « hors coopérative ».